Au Tchad, décès du président Idriss Déby

Le président tchadien Idriss Deby arrive au sommet du G5 Sahel à Pau, dans le sud-ouest de la France, lundi 13 janvier 2020. La France prépare son armée à mieux cibler les extrémistes islamistes dans une région d’Afrique de l’Ouest qui a connu une flambée de violence meurtrière. (Regis Duvignau/Pool Photo via AP)

Réélu président de la république du Tchad au premier tour avec 79,32 % des voix, Idriss Déby Itno est décédé ce mardi 20 avril. L’annonce de son décès est faite par l’armée de son pays.

Annonce du décès

  • 12h32, mardi 20.04. : Annonce de la mort du Président Idriss Déby

« Le Président de la République, chef de l’Etat, chef suprême des armées, Idriss Deby Itno, vient de connaitre son dernier souffle en défendant l’intégrité territoriale sur le champ de bataille. C’est avec une profonde amertume que nous annonçons au peuple tchadien le décès ce mardi 20 avril 2021 du maréchal du Tchad. » a déclaré le porte-parole de l’armée, le général Azem Bermandoa Agouna sur la télévision d’Etat.

Depuis quelques jours, le pouvoir faisait face à une rébellion lancée le jour du scrutin présidentiel, le 11 avril. L’armée tchadienne avait affirmé lundi avoir tué plus de 300 rebelles, fait 150 prisonniers et perdu cinq militaires dans des combats, le pouvoir assurant que la situation est sous contrôle.

Le chef de l’État tchadien serait mort des blessures lors des combats, alors qu’il commandait son armée dans des combats contre des rebelles dans le nord durant le week-end.

Remplacé par le fils

  • 13h10, mardi, 20.04. : Annonce de la création d’un conseil militaire dirigé par le fils du président Idriss Déby

« Face à cette situation hautement préoccupante, le peuple tchadien doit montrer son attachement à la paix, à la stabilité et à la cohésion nationale qui sont des valeurs sacrées pour le Maréchal du Tchad. A cet égard, un Conseil Militaire de Transition (CMT) est mis en place pour assurer la défense de notre cher pays dans cette situation de guerre contre le terorrisme. », a déclaré entre autres le général Mahamat Idriss Déby dans un communiqué.

Messages de condoléances

Le président du Gabon, Ali Bongo Ondimba, a exprimé sur Twitter ses condoléances. « Idriss Déby, a-t-il déclaré est mort comme il a vécu. En combattant. »

Le président du Burundi, Evariste Ndayishimiye, a lui aussi rendu hommage à la mémoire du défunt. « C’est avec grande émotion et profonde tristesse que j’ai apris la mort brutale du Maréchal Idriss Déby Itno, Président du Tchad, un digne fils de l’Afrique. »

L’ancien président du Niger, Issoufou Mahamadou, a, quant à lui, parlé d’un « homme d’Etat et d’un éminent stratège. » Il s’est lui aussi exprimé sur Twitter.

Roch Marc Kaboré du Burkina Faso a salué « la mémoire d’un frère, d’un grand panafricaniste. »

La question du Conseil Militaire de la Transition (CMT)

Alors que le commandement militaire tchadien annonce la création d’un Conseil Militaire de Transition (CMT), les forces armées rebelles du « Front pour le Changement et la Concorde au Tchad » (Fact) ont rejeté ce plan. Ils ont déclaré dans un communiqué que «Le Tchad n’est pas une monarchie. Il ne peut y avoir de dévolution dynastique du pouvoir dans notre pays. »

« Les forces du Front pour le changement et de la Concorde se dirigent vers N’Djaména en ce moment même. Avec confiance, mais surtout avec courage et détermination. »

Ces troubles ont alarmé les pays occidentaux. Alors que la France dit avoir pris acte de la création du CMT, les États-Unis s’y opposent et exigent le respect de la constitution tchadienne.

« Les États-Unis se tiennent aux côtés du peuple tchadien en ce moment difficile. Nous supportons une transition pacifique du pouvoir en accord avec la constitution tchadienne. », peut-on lire dans un communiqué du Secrétariat d’État.

Instabilité dans la zone du Sahel et en Afrique centrale

Le décès tragique d’Idriss Déby met en évidence l’instabilité croissante dans la zone du Sahel et en Afrique centrale, où une combinaison complexe de facteurs économiques, sociaux et politiques alimente une série de crises.

Idriss Déby, qui a pris le pouvoir le 4 décembre 1990 à la tête d’une rébellion armée, fut un allié fidèle notamment de la France et des Etats-Unis dans la lutte contre les militants islamistes dans la région du Sahel. MN

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