Droits de l’Homme au Cameroun – M. Mancho Bibixy fait partie des premières vagues de personnes mises aux arrêts dans le cadre de la crise dite anglophone, ayant débuté en 2016 dans les Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Malgré le fait que son arrestation est aujourd’hui considérée comme arbitraire par l’ONU, le journaliste demeure incarcéré, et ce dans des conditions les plus précaires.
Le journaliste camerounais, M. Mancho Bibixy purge une peine de 15 ans à la prison centrale de Yaoundé. Le Ministère public l’accuse d’avoir porté un projet insurrectionel visant la déstabilisation des institutions. Sa « faute » repose en ce qu’au début de la crise, le journaliste avait ouvertement plaidé pour une autonomie effective de la minorité anglophone dans un futur Cameroun fédéral.
La sommation de l’ONU
Le 16 août 2019, le Groupe de travail des Nations Unies sur les questions de détention arbitraire avait constaté que M. Mancho Bibixy était détenu arbitrairement, et avait sommé le gouvernement camerounais de prendre des mesures correctives, y compris sa libération immédiate.
« L’avis enjoint également le gouvernement du Cameroun à prendre des mesures correctives, notamment : la libération immédiate de Mancho Bibixy de prison, lui donnant le droit d’obtenir des réparations conformément au droit international » peut-on lire dans la décration du groupe de travail onusien.
Rien ne bouge
Depuis lors, rien n’a bougé dans ce sens. Le journaliste M. Mancho Bibixy est toujours en prison. Joint sur cette question en 2019 par le Commité de Protection des Journalistes (CPJ), le ministre de la communication, M. René Emmanuel Sadi, officiant comme porte-parole du gouvernement, aurait gardé le silence. Il en serait de même pour l’un de ses conseillers, un M. Charles Atangana Manda.
Au Cameroun, la crise anglophone perdure depuis déjà 4 ans. Si elle se manifestait au début par de simples revendications corporatistes, elle sévit désormais sous la forme d’un conflit armé, opposant les forces gouvernementales à des groupes armés séparatistes. Plus de 3000 personnes auraient déjà perdu la vie dans le cadre de ce conflit sanglant.
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