La républicaine Liz Cheney perd son poste parce qu’elle refuse d’apporter son soutien à Donald Trump. Le parti républicain se soumet ainsi à ligne de l’ex-président. Une voie assez périlleuse.

Finalement, Liz Cheney n’a plus vraiment lutté pour se maintenir à son poste. Il n’a ni appelé ses collègues du parti ni ses alliés tard dans la soirée pour obtenir leur soutien. La formation d’alliances en coulisses est coutume au Congrès, à Washington. C’est ainsi qu’on fait passer des lois, qu’on gagne en influence.

Mais Liz Mais Cheney n’a rien fait de tout ça. Elle a plutôt préféré tenir un discours mardi soir. « Je ne vais pas rester silencieuse et voir d’autres mener notre parti sur une voie qui abandonne l’État de droit », a-t-elle entre autres déclaré. Le combat de Liz Cheney est différent. Elle devra le mener hors du centre du pouvoir du parti républicain.

Expulsée de la direction du parti

La fille de l’ancien vice-président Dick Cheney, âgée de 54 ans, a été évincée de la direction de son parti au cours d’une réunion privée de moins d’une demi-heure mercredi matin.

Elle n’est plus le numéro trois des Républicains à la Chambre des représentants. Le parti punit Cheney pour son refus de soutenir la thèse de l’élection présidentielle volée, que l’ex-président Donald Trump continue à faire valoir.

En réaction à ce refus, Donald Trump a qualifié Cheney de « personne horrible et aigrie », mauvaise pour le parti.

Après la réunion, Cheney a déclaré au Capitole que le pays avait besoin d’un parti républicain basé sur les principes fondamentaux du conservatisme. Et aussi : « Je suis déterminé à mener ce combat. »

La députée du Wyoming siège à la Chambre des représentants pour les républicains depuis 2017. De nouvelles élections auront lieux l’année prochaine. Et la question qui se pose est celle de savoir si elle se présentera à nouveau, et si elle aurait une chance d’être réélue.  

Car elle ne semble pas être disposée à renoncer aux critiques à l’endroit de Donald Trump. « Je ferai tout pour que l’ex-président ne s’approche plus jamais du Bureau ovale », a déclaré Cheney.

Le parti sous l’influence du trumpisme

Ça ne va pas être facile pour Cheney. Car elle a perdu de son influence avec sa destitution. Début février, elle avait pu contrecarrer un premier plan de destitution, après avoir voté en faveur d’une procédure de destitution contre le président d’alors, Donald Trump.

Mais les dirigeants du parti républicain n’acceptent semblent ne plus être disposés à accepter ses critiques persistantes et directes à l’égard de Trump, et concernant l’évolution dangereuse du parti.

Le parti républicain l’a donc expulsée de son directoire. Mais ce faisant, il ne se débarrasse pas seulement d’une voix critique et gênante. Car l’affaire Cheney va bien au-delà d’une simple question de discipline. Il montre la direction que prend le parti désormais. Le « Grand Old Party » se soumet entièrement au trumpisme. MN

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